Par une succession de plus ou moins brèves séquences, présentées comme autant de bouts de bobines qui auraient été retrouvées dans un grenier mystérieux, et interprêtées par des dialogues en voix off et un narrateur, nous faisons avant tout la connaissance de toute une famille : La fille, Edmée ; le fils, Jean-Paul ; la mère, Maman, et le père, Père, et d’une époque bien précise ( ?) : Avant.
Chacun d’eux à sa manière nous fait part de ses joies, de ses peines, de ses envies, de ses rencontres, etc… et ainsi nous apprenons qu’après avoir longuement attendu l’âme sœur, Edmée finit par épouser Marcel (mais pas Proust), avec lequel elle n’aura pas d’enfant mais passera de longues vacances à la Montagne ; nous découvrons les affres dont souffre le jeune Jean-Paul, partagé entre son amitié de toujours avec le curé de la famille et l’admiration subite mais néanmoins très forte qu’il porte à son nouvel ami Léon Trotsky, voyageur Russe de passage en France; Père et Maman nous font part de la fierté que leur inspirent leurs enfants, mais aussi de certaines inquiétudes concernant leur entourage (époux, amis, etc), et nous font partager leurs impressions variées aux cours de voyages ou de vacances passés en famille.
Bref, une famille bourgeoise française des années trente tout ce qu’il y a de plus normale…
Mais, car il y a un mais, parallèlement à tout ça, nous découvrons assez vite que le monde dans lequel évolue cette famille n’est pas tout-à-fait celui auquel on s’attendait : une collection de séquences très courtes (échos mondains, flashs d’informations, appartés, etc..) et plus ou moins récurrentes nous tiennent au courant des expéditions extra-stellaires du Captain Fokelby, des découvertes étonnantes du professeur Schnikölfritz, des mille et une astuces pour chasser le Yéti (et le Dahu par la même occasion), des phénomènes les plus étranges et les moins explicables, etc…
De fait, les destinées de nos protagonistes prennent parfois des détours pour le moins inattendus, ainsi que la narration même des différents récits, occasionnant des allers-retours intempestifs entre une certaine réalité plausible et un surréalisme empreint de poésie absurde…
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